Episode 3292

Episode 3292
La porte s’ouvrit et Denis se retrouva face à un gorille mutant. La fourrure noire scintillante de l’animal brillait dans la pénombre. Ses canines surdéveloppées étaient tout aussi intimidantes que sa carrure impressionnante. Il ouvrit la bouche et demanda en un grognement :
- C’est quoi ?
- Euh, bonjour… Je viens voir Domicius. Domicius, tu comprends ? Do-mi-ci-us !
- Grumph !
Le gorille fit un signe de la main et Denis entra dans l’entrepôt délabré.
Une fois passé un sas sécurisé, on avait l’impression de se trouver dans un tout autre monde. Des lumières de toutes les couleurs balayaient une salle bondée. Des jeunes gens se trémoussaient au rythme de la néogroovenikpostechno tout en descendant verre sur verre.
Le serveur de l’Exelcior se fraya un passage dans la foule afin de se rendre au bar. Il apostropha le barman qui était en train de shaker un cocktail avec ses deux mains :
- Eh ! Dominicius est là ?
Le jeune homme vêtu d’une copie d’armure cirian hocha la tête et désigna l’escalier situé sur le côté de la salle avec son troisième bras.
Denis le remercia et se dirigea vers l’escalier en bousculant au passage quelques-uns des danseurs.

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L’inspecteur Hercule De Rycke sortit sa pipe, la bourra de tabac agarthien et tira dessus. Il recracha la fumée en l’air, essayant d’en faire des ronds. Hélas pour lui, les extracteurs d’air se mirent silencieusement en marche, expulsant la fumée viciée pour la remplacer par de l’air pur. Il secoua la tête, l’air dépité.
- Ah, toute cette modernité. Vous savez, je regrette presque l’époque où mon peuple vivait en autarcie. Nous pouvions réaliser des merveilles avec la fumée de nos pipes, il y avait même des concours. Je ne me débrouillais pas trop mal, même si je n’avais pas le talent d’Alf le Grand. Lui pouvait vous faire un vaisseau en fumée, avec tous les petits détails aussi insignifiants soient-ils… Enfin bon, je m’égare. Que disais-je ?
Helen allait lui répondre quand il reprit la parole.
- Ah oui, il reste une chose. L’accusation d’espionnage industriel de Monsieur Potier ne tient pas debout. Cependant, en tant que styliste, j’imagine que vous avez un code particulier à respecter… Comme celui de satisfaire vos clients.
Helen serra si fort ses mains que les jointures de ses doigts en devinrent blanches.
- Or, il semblerait que vous ayez été tentée par la possibilité de ridiculiser une de vos clientes. Cela pourrait ne pas vous porter préjudice, si il ne s’agissait de Mme de Beaufort. Vous…
L’holophone de l’inspecteur résonna à ce moment là, le coupant dans sa démonstration. Il décrocha tout en secouant la tête.
- Quand je vous parlais de la modernité… Oui, De Rycke à l’appareil.
- …
- Ah Commissaire… Oh ?... Ah ?... Très bien, je me mets en route.
Puis, s’adressant à Helen Lagarseld :
- Je reviendrais.